Amponville : hospitalisé pendant 11 jours après une morsure d'araignée

 

Amponville : hospitalisé pendant 11 jours après une morsure d'araignée

    Cet ancien parachutiste pensait avoir connu l'une des plus grandes douleurs physiques de sa vie lors d'un atterrissage raté en Algérie, qui l'a laissé irrémédiablement blessé au dos. C'était sans compter sur la petite bête qui l'a piqué le 28 mai dernier, alors qu'il tondait la pelouse de son jardin à Amponville (Seine-et-Marne), dans les environs de Fontainebleau. Probablement une araignée-violon, d'habitude présente dans le sud de la France (lire encadré). « J'ai ressenti comme une piqûre sur la cheville gauche et j'ai chassé la bestiole sans y prêter attention, se souvient Maurice Bunel. Ensuite ça m'a gratté un peu mais je pensais que ce n'était rien. »

    Deux jours plus tard, le retraité de 78 ans fait une crise en pleine nuit et reste étendu au sol près de deux heures. « Je me suis rendu aux urgences et j'ai dit que je m'étais fait piquer, assure Maurice Bunel. Pourtant personne ne comprenait mon état de faiblesse. » Il repart chez lui avec une prescription d'antibiotiques, mais retourne à l'hôpital trois jours après, incapable de marcher. « J'avais 7 de tension, s'exclame-t-il. Ma jambe s'est mise à gonfler et j'ai été hospitalisé onze jours. La blessure a nécrosé, j'avais un trou dans la cheville de 5 cm de long sur 4 cm de large et profond jusqu'à l'os ! »

    Des mois pour guérir

    Hors de danger mais porteur d'une lésion qui mettra des mois à guérir, Maurice Busnel rentre chez lui toujours aussi perplexe. Il ne sait pas quel mal lui a rongé la jambe. « Aucun médecin de l'hôpital n'a été capable de poser un diagnostic, s'étonne le convalescent. Ce n'est que des semaines plus tard qu'un médecin généraliste, qui connaissait les maladies tropicales, m'a dit qu'il s'agissait probablement d'une morsure d'araignée. »

    Le retraité se lance alors dans des recherches et fini par mettre un nom sur son agresseur présumé : Loxosceles rufescens, dite araignée-violon à cause de la forme de son corps. Une bête dont le venin entraîne parfois de graves nécroses. « Je ne me doutais absolument pas que cela pouvait m'arriver ici, s'exclame Maurice Busnel. Et j'ai revu des araignées comme celle qui m'avait piqué depuis ! Il faut prévenir les gens afin qu'ils fassent attention. »

    Christine Rollard, aranéologue au Muséum national d'histoire naturelle : «Ã? peine 10% des personnes mordues auront une réaction»

    Les araignées venimeuses sont-elles en train d'envahir la France ? «Non», répond catégoriquement Christine Rollard, aranéologue au Muséum national d'histoire naturelle. «Les araignées-violon se trouvent depuis toujours dans le sud du pays, précise l'experte. Mais comme de nombreuses espèces d'animaux, elles se répandent dans le nord, en partie à cause du réchauffement climatique.»

    L'experte tient cependant à rassurer : «Aucune espèce d'araignée de France n'est mortelle.» «Elles ne sont pas agressives du tout, elles ne mordent que si elles sont acculées, insiste Christine Rollard. Et à peine 10% des personnes mordues par une araignée-violon auront une réaction violente. Les personnes âgées et les enfants sont les plus exposés car elles ont plus tendance à la surinfection.» Un petit conseil pour éviter tout problème ? «Inspecter ses vêtements avant de les mettre, comme dans les pays tropicaux, indique l'aranéologue. Les araignées aiment bien s'y cacher pendant la nuit pour s'abriter de la lumière du jour.»